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Pourquoi les soins d'urgence en Afrique doivent devenir une discipline spécialisée

7/10/2017

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Une ambulance arrive pour évacuer les victimes d'un incendie au supermarché Nakumatt au Kenya (Reuters/ Antony Njuguna)
​« Le jeune patient fut emmené dans notre salle d'urgence par les services d’ambulance. Il avait subi ce qui semblait être un traumatisme crânien  sévère et une fracture du bassin, peut-être aussi une fracture de la colonne vertébrale.

Notre équipe de la salle d'urgence entra promptement en action. Ils prirent en charge sa respiration, en plaçant un tube vers ses poumons à travers sa bouche. Nous avions immobilisé son bassin et remplacé rapidement le sang qu'il avait perdu. En un clin d’œil, nous nous rendions au scanner avec un patient complètement stabilisé. 
Plus tôt ce soir-là, j’avais suturé une affreuse blessure  sur le visage d’une fillette de trois ans, blessure causée par une fenêtre cassée à la maison. Elle pourrait se souvenir de l'accident qui avait causé la blessure, mais pas de ce qu’elle vécut à l'hôpital, ni aucune trace de la plaie. En effet, je lui avais administré une légère sédation et utilisé une combinaison de fines sutures et d’une de peau pour fermer la plaie.

​Avant cela, j’avais traité une potentielle future mère qui avait fait une fausse couche. J’avais aussi  ralenti le cœur d'un jeune homme qui battait trop rapidement et traité une autre personne souffrant d’une crise d’asthme.

Chaque patient put rentrer en toute sécurité à la maison après le traitement reçu aux urgences. Chacun d’entre eux avait un plan de suivi auprès de leur médecin généraliste habituel. Mon patient victime d’un trauma ne put rentrer à la maison – du moins pas aujourd'hui. Cependant, grâce à la présence d’une équipe spécialisée en soins d’urgences dans la Salle d’Urgence, il a eu la meilleure chance pour  un bon résultat. »

Une formation insuffisante offerte
Le scénario ci-dessus  peut être reproduit par très peu de salles d'urgence en Afrique. Mais cela faisait partie de ma routine quotidienne lors de ma formation d’urgentiste et quand je travaillais comme spécialiste en médecine d'urgence dans un hôpital anglais. Là, ce standard de soins d'urgence est considéré comme la norme. En revanche, les salles d’urgences en Afrique du Sud - y compris celles du secteur privé - emploient essentiellement des médecins généralistes et ceux en début de carrière, la grande majorité  non-spécialistes.

Ailleurs en Afrique, les salles d'urgence peuvent être sous la direction d’assistants médicaux qui ne sont pas tout à fait médecins, mais qui sont capables de fournir des soins plus avancés que ceux administrés par l’infirmière.

Au cours du premier cycle en Médecine dans la plupart des pays africains, et certainement en Afrique du Sud où je travaille, la formation en Médecine d’Urgence est largement négligée. Et les cours accélérés de deux ou trois jours - généralement une prérequis avant de travailler dans une salle d'urgence - portent essentiellement sur certains aspects de la réanimation. Le résultat est que les salles d'urgence sont dotées de professionnels de santé qui, soit ne pratiquent pas la Médecine d'Urgence à temps plein, soit ne sont formés que pour offrir un aspect limité de soins d'urgence avancés.

A ce jour, il y a cinq universités qui offrent une spécialisation en médecine d'urgence en Afrique du Sud. La première a été créée en 2003. Mais le peu de spécialistes produit annuellement n'a pas encore tangiblement filtré vers le bas dans le système de soins de santé. Il y a seulement neuf offres similaires sur le reste du continent. Par contre, la médecine d'urgence en tant que spécialité a existé dans les pays développés comme le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle Zélande et dans certaines parties de l'Europe de l’Ouest il y a de cela près de 20 à 45 ans.

L'Afrique a besoin de soins d'urgence spécialisés
Les pays africains représentent plus de la moitié des 20 premiers pays qui ont les plus hauts taux de mortalité annuelle. Les deux plus grands facteurs contributifs sont: un manque d'attention à la prévention d’une part, et les soins d'urgence de l’autre.

Les décès liés aux accidents devraient dépasser ceux liés au VIH en 2030. Les causes de décès liées aux maladies non transmissibles tels que les accidents vasculaires cérébraux aigus et les crises cardiaques ont augmenté à un taux constant au cours de la dernière décennie, dépassant les causes infectieuses de décès telles que le VIH, la tuberculose et le paludisme qui diminuent.

Une épidémie de soins d'urgence due aux accidents et maladies non transmissibles est en train d’étendre tranquillement ses tentacules juste au moment où le VIH et la tuberculose sont au decrescendo. Avec de soins d'urgence de bonne qualité rarement pratiqués, les professionnels de santé ne sont pas préparés  à faire face aux contraintes que cette épidémie  placera sur un système de santé accablé et doté de ressources déjà limitées.

Les africains semblent être laissés à la traîne en ce qui concerne les normes internationalement reconnues comme l’idéal de soins d'urgence. Que vous fréquentiez le service des urgences d’un hôpital public délabré ou celui d’un chic hôpital privé, il n’y a pas de différence. Les administrateurs de mutuelles d’aide médicale admettent cet échec. Ils citent des décisions inappropriées  prises par des médecins inexpérimentés  travaillant dans les salles d'urgence comme l’une des principales raisons de la hausse du coût de soins dans le secteur privé en Afrique du Sud.     Il en est de même si pas pire dans les salles d'urgence d’hôpitaux publics dotés de médecins avec un profile similaire.

La médecine d'urgence en tant que spécialité implique l’administration de soins de niveau spécialisé pour toutes les blessures ou maladies aiguës de tout groupe d'âge, que ce soit au sein d’un hôpital ou en dehors. Cela signifie avoir les compétences d’un neurologue, d’un cardiologue, d’un chirurgien et un bon nombre d'autres spécialités disponibles dans la salle d’urgence, avec la sécurité et la commodité de ne pas avoir à attendre plus longtemps que nécessaire. Le résultat en est une réduction de la morbidité, de la mortalité et des coûts.
En offrant les soins d’un spécialiste tôt dans le cheminement du patient, les diagnostics sont posés plus tôt, un traitement approprié est initié plus tôt et les admissions sont faites de manière appropriée. Cela donne lieu à des soins rapides, avec moins de complications et une sortie de l’hôpital dans un bref délai - souvent à partir de la salle des urgences.
 
Comme plusieurs études l’ont démontré, c’est vraiment aussi simple que ça: en investissant dans les tous premiers maillons de la chaine des soins, des économies (à plus d’un égard) sont réalisées en aval, à la fois pour le patient et tout le système de santé.
 
Il est primordial d'intégrer des solutions locales éprouvées dans les soins d'urgence en Afrique parce que les systèmes de l’Occident ne sont pas confrontées aux mêmes restrictions de ressources.
Les pays africains pourraient, par exemple, copier quelques aspects de la réussite dans la lutte contre le VIH. Comme dans le cas du traitement antirétroviral, les soins d'urgence sont une solution en amont qui a un effet sur ​​presque tous les secteurs du système de santé. Et les tous partenaires dans les divers secteurs du système de santé doivent être impliqués pour mettre en place et maintenir le service.
 
Mais pour parvenir à tout cela, les responsables des systèmes de santé tant dans le secteur public et que privé doivent être mobilisés en tant que défenseurs.

Dr Stevan Bruijns est chargé des cours au Département de Médecine d’Urgence à l’Université du Cap. Il reçoit des financements du National Research Foundation en tant que chercheur. Il est le rédacteur en chef de la Revue africaine de Médecine d’urgence, une revue en libre accès affilié à la Fédération africaine pour la Médecine d’Urgence, un organisme sans but lucratif qui soutient les soins d'urgence à travers l'Afrique.
 
Article original Paru en ligne en Anglais dans The Conversation
https://theconversation.com/why-emergency-care-in-africa-needs-to-become-a-specialised-course-56730#_=_
Traduit de l’Anglais par Ken N Diango, résident urgentiste à l’Université du Cap.

The Conversation
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    Les publications et les traductions des résumés d'articles sont l'œuvre d'un groupe dévoué de jeunes universitaires africains francophones
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