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AfJEM French | Français

Quelle Place Pour la Medecine D’urgence en Afrique ?

7/10/2017

5 Comments

 
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Il est presque minuit au village de Tshabobo au Congo, et la petite Lulama qui vient juste de souffler ses deux bougies, est soudainement prise d’une convulsion fébrile. Le centre de santé le plus proche est à quinze kilomètres, et la seule infirmière qui y travaille quitte à 16 heures. A deux milles kilomètres de là, dans la banlieue de Livingstone dans le Sud de la Zambie, la belle Tshanda, une adolescente de 16 ans porteuse d’une grossesse de 34 semaines se plaint de terribles maux de tête, vertiges et  douleurs épigastriques. Elle voudrait se rendre à l’hôpital situé juste à dix minutes de marche, mais une pluie diluvienne trempe la ville ; aucun de trois ambulances de l’hôpital n’est en état de marche depuis quatre mois. Xolani, un septuagénaire diabétique et hypertendu d’Umtata en Afrique du Sud ne s’en tire pas non plus mieux; sa douleur de poitrine est à son pic, mais son hôpital n’a pas de capacité de thrombolyser les patients souffrant d’infarctus du myocarde ; son transfert vers l’hôpital d’East London traine en longueur pendant que son myocarde s’éteint au fur et mesure.
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Comme l’a si bien dit Kobusingye, les urgences médicales sévissent partout, et chaque jour, consommant des ressources indépendamment de la capacité des systèmes à obtenir de bons résultats.
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Le manque criant de ressources en termes de personnel, de matériel, de fonds et d’infrastructures sanitaires dans les pays à faible et moyen revenu (PFMR) est l’une des causes majeures de morbidité et mortalité élevées. Certes, beaucoup a été fait au cours de décennies passées en matière de vaccination et d’amélioration de soins de santé. Cependant, la prévalence rapidement croissante des maladies non transmissibles tend à annuler ces gains. Le manque d'attention sur les efforts de prévention d’une part et les soins d'urgence d’autre part accentue les effets néfastes de cette nouvelle épidémie. 

La phase la plus critique de la prise en charge de toute maladie est sans doute la présentation en urgence. La médecine d’urgence est une discipline relativement nouvelle dans les PFMR en général et en Afrique en particulier, avec quelques rares programmes de spécialisation dans de rares pays. 

Selon la Fédération Internationale de Médecine d’Urgence, la MU est « une discipline  basée sur les connaissances  et  compétences requises pour la prévention, le diagnostic et la  prise en charge des aspects aigus et urgents des maladies et traumatismes qui affectent les patients de tous les groupes d'âge, produisant une  gamme variée de tableaux cliniques indifférenciés tant physiques que comportementaux; elle englobe en outre une compréhension du développement des systèmes médicaux préhospitaliers et hospitaliers d'urgence et les compétences nécessaires à ce développement. 

Par « urgence », on entend la perception d'une situation où un individu, en absence de soins, empire rapidement, ou est exposée dans un bref délai au risque de séquelles irréversibles ou du décès.

Les soins d’urgences devraient être compris comme des droits fondamentaux de l’homme et devraient ainsi être au cœur des politiques de santé des gouvernements des PFMR. Personne ne devrait être privé de soins d’urgence, indépendamment de sa capacité d’en supporter les frais. Autrement dit, le respect de la vie humaine oblige les décideurs politiques à œuvrer dans le sens d’un investissement soutenu pour les soins d’urgences, lesquels devraient comprendre une gamme complète de services allant de la prise en charge d’une condition aiguë à l’apport de soins appropriés en milieu hospitalier. Ceci devrait être étendu à la préparation et la prise en charge d’incidents majeurs et de catastrophes.

Les soins d’urgence ne sont pas un luxe réservé aux pays riches ou à une minorité des privilégiés dans les PFMR. Par contre, ils doivent être le socle sur lequel des systèmes de santé performants efficients sont développés. Il est ainsi erroné de penser qu’il est onéreux d’investir dans ce domaine inextricablement lié aux soins de santé primaires et à la médecine curative en milieu hospitalier. Investir dans les soins d’urgence ne signifie pas à acquérir des défibrillateurs dernier cri ou de respirateurs hi-tech, ou encore des ambulances « réa mobiles » et des hélicoptères ambulances. Il s’agit plutôt d’utiliser intelligemment les ressources disponibles dans l’éducation en notions de secourisme de base, l’établissement d’un système de transfert compréhensif entre les différents niveaux de soins, la mise en place d’un système de triage de patients simple et performant, la formation du personnel soignant en réanimation de base, la rédaction de plans de catastrophes, …

Croire que l’organisation des services d’urgences dans les PFMR coûte cher et ne peut pas être viable sur le plan économique est aberrant. Avec une planification rigoureuse à tous les niveaux, en dépit de maigres ressources disponibles, les soins d’urgences peuvent en effet faciliter l’établissement des systèmes de médecine curative plus efficaces et, au final, réduire le coût total de dépenses de santé. 

Il a été prouvé que dispenser des soins d’urgence de bonne qualité peuvent contribuer de manière décisive à la réduction du nombre de décès et de cas d’invalidités évitables dans les PFMR, ce qui minimise l’impact négatif de ces derniers sur la productivité économique des communautés. 
 
Ainsi donc, au nom des droits humains fondamentaux reconnus à tout individu, nul de devrait être privé de soins vitaux en situation d’urgence.  Convaincus par l’argument économique ainsi que l’influence positive de soins d’urgences de qualité sur l’ensemble d’un système de santé, il est impérieux que la place de choix de la médecine d’urgence soit reconnue et activement défendue.

Pour la petite Lulama de Tshabobo souffrant de paludisme sévère, la pré-éclamptique Tshanda de Livingstone, le grand-père Xolile d’Umthata ainsi que les millions d’autres africains, riches ou indigents, vivant en milieu urbain ou rural, l’accès aux soins d’urgence ne devrait pas être pas un luxe chimérique, plutôt un droit indéniable qui peut marquer la différence entre la vie et la mort.

Ken Diango est un médecin congolais qui vient juste de terminer sa spécialisation Medecine d’Urgence à l’Université du Cap. Ayant pratiqué dans trois différents pays sur le continent, tant en milieu urbain que rural, il a acquis une connaissance profonde des problèmes auxquels font face les systèmes de santé de pays à faible et moyen revenu. 
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5 Comments
Suzan
7/10/2017 17:57:49

En effect les soins d'urgence ne sont in luxe pour lesquels tout etre humain de quelque niveau que ce soit devrait beneficier. C'est un droit humanitaire primordial. Merci Dr Diango

Reply
Dr. Ali T. Mbuyi
7/10/2017 18:09:33

Nice article, Couz. Histoire vraie mais triste du Congo, notre pays. Espérant que les siècles à venir nous réservent meilleures conditions sanitaires chez nous.

Reply
Dennis
7/10/2017 19:46:23

C'est bien de faire l'état de lieu du secteur de santé en Afrique subsaharienne. Mais la n'est pas le problème. L'administration sanitaire du congo est prête à envisager des solutions pour la mise en place de la médecine d'urgence au pays?non. Chacun se contente de gaspiller l'argent des partenaires qui interviennent dans le domaine sans tenir compte des vraies défis auxquels nous devons faire face

Reply
dr mwana kyanga lukuitshi
7/10/2017 21:40:04

Bel article !
Tout gouvernment incapable d'assurer et d'offrir à sa pupulation des Soins d'urgence devrait être poursuivi pour crime contre l'humanite'!

Reply
Ngundu Osee Behuhuma
7/11/2017 07:50:57

Merci Dr Diango pour ce ouvre-oeil sur la medecine d'urgence qui n'existe pratiquement pas dans bcp des pays africains. Il faut vraiment une vraie volonte politique qui ne se limite pas seulement a voter les lois mais plutot a les executer. Il nous faut aussi integrer celle-ci dans l'education des medecins, infirmiers et tout les personels paramedicaux.
Dr Osee Behuhuma

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    Les publications et les traductions des résumés d'articles sont l'œuvre d'un groupe dévoué de jeunes universitaires africains francophones
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